Intervenants
Gilles Candar: historien de la gauche en France, president de la Société d'etudes jaurésiennes;
Aymeric Monville: fondateur des Éditions Delga, proche des idées du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF);
Alexis Henri: membre du Comite central de la Ligue Trotskyste de France (Ligue Communiste Internationale);
Victor: porte-parole de L'Offensive, organisation communaliste et antifasciste.
Depuis presque 90 ans, à partir de la campagne pour les législatives de 1936 en France, le front populaire anti-fasciste est une forme récurrente de politique dans le répertoire de la Gauche. En 1935, après l’ascension au pouvoir d’Hitler et en vue des développements en France et en Espagne, l’Internationale Communiste de Staline déclara « le front populaire contre le fascisme et la guerre, » ou « Front populaire » — une stratégie appelant aux socialistes de rentrer en larges coalitions, y compris avec des partis bourgeois. Cela fut la politique officielle de l’Internationale Communiste jusqu’en 1939 quand la guerre éclata.
Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron suite aux élections européennes le 9 juin 2024, auxquelles le Rassemblement National est sorti largement en tête, les principaux partis de gauche, avec le soutien de l’intersyndicale et d’acteurs de la société civile, ont ressuscité cette histoire avec le « nouveau front populaire » — lui-même un front similaire à la NUPES de 2022. L’expérience de 1936 a été réappropriée de manière tout à fait consciente et intentionnelle.
Quel est le sens d’une politique de front populaire aujourd’hui? Quels sont les enjeux pour la Gauche après la « victoire » du NFP? Comment la Gauche devrait-elle penser la « menace » persistante du RN? En quoi la crise politique actuelle, caractérisée par les montées du RN et de projets de « Gauche de rupture », est-t-elle la crise du néolibéralisme?